Devenir dentiste : parcours pour le diplôme d’État

comment devenir dentiste

Vous trouvez les études pour devenir dentiste labyrinthiques ? Ce guide décortique la voie vers le diplôme d’État de docteur en chirurgie dentaire, étape par étape. Découvrez les trois cycles universitaires, les passerelles pour reconversion, et les compétences qui transforment un simple étudiant en chirurgien-dentiste opérationnel.

Sommaire

  1. Les prérequis pour démarrer les études de chirurgie dentaire
  2. Le parcours universitaire en odontologie
  3. L’obtention du diplôme d’État de docteur en chirurgie dentaire
  4. Les options de spécialisation après le diplôme
  5. Les qualités et compétences indispensables du dentiste
  6. Les missions et le rôle du chirurgien-dentiste

Les prérequis pour démarrer les études de chirurgie dentaire

Un baccalauréat scientifique n’est plus obligatoire pour accéder à la filière odontologie. En France, 21 universités proposent le parcours PASS ou LAS comme premier accès aux études de santé. Un bon niveau en sciences est néanmoins indispensable pour intégrer l’un des 1231 postes ouverts annuellement en deuxième année.

Le PASS (Parcours d’Accès Spécifique Santé) associe enseignement médical et option complémentaire. Les étudiants échoués peuvent poursuivre en L2 de leur discipline secondaire. En 2023, les taux de réussite varient de 15 à 67% selon les universités. Ce parcours reste sélectif avec un numerus clausus strict.

La LAS (Licence avec option Accès Santé) permet de suivre une licence classique tout en préparant les concours santé. Les étudiants non admis en santé poursuivent leur formation disciplinaire. En 2021, 28,5% des admis en médecine provenaient de ce parcours, avec un objectif de parité avec le PASS.

Comparatif des parcours PASS et LAS pour accéder aux études de santé (odontologie incluse)
Critères Parcours PASS Licence Accès Santé (LAS)
Structure Majeure santé + mineure (ex: Économie) Majeure (ex: Droit) + mineure santé
Contenu des enseignements 2/3 dédiés à la santé, 1/3 à la mineure 2/3 dédiés à la majeure, 1/3 à la santé
Droit au redoublement Non (doit changer de filière si échec) Oui (2 tentatives possibles)
Répartition des places MMOPK 50-70% des places (jusqu’en 2023) 30-50% des places (objectif 50/50 depuis 2023)
Nombre de tentatives 2 tentatives maximum pour intégrer les filières MMOPK 2 tentatives maximum pour intégrer les filières MMOPK
Conditions de validation Moyenne ≥10/20 dans les deux enseignements (majeure + mineure) Moyenne ≥10/20 dans les deux enseignements
Poursuite en cas d’échec Passage en L2 de la mineure validée Passage en L2/L3 de la majeure validée
Profil recommandé Étudiants déterminés en santé, bons en sciences Étudiants hésitants ou souhaitant un plan B
Crédits ECTS (ex. santé) Non spécifié 12 ECTS dédiés à la santé
Sélection pour le passage en santé Notes académiques + épreuve orale Notes académiques + épreuve orale

La sélectivité reste élevée avec un numerus clausus à 1231 places pour l’odontologie en 2020-2021. Une préparation rigoureuse est indispensable, que ce soit en PASS ou LAS. Les candidats doivent maîtriser les bases scientifiques et préparer les oraux de sélection avec sérieux.

Les réorientations professionnelles vers le métier de chirurgien-dentiste sont possibles via la procédure « passerelle » pour les titulaires de master, doctorat ou diplômes d’auxiliaires médicaux. Nantes Université offrait 4 places en 2024-2025, démontrant la possibilité de reconversion malgré la rareté des places.

Le parcours universitaire en odontologie

Le cursus s’organise en trois cycles : DFGSO (3 ans), DFASO (2 ans), et cycle court (1 an) ou long (3-4 ans). La durée totale varie entre 6 et 10 ans selon la spécialisation. Plus de 90% des étudiants optent pour le cycle court, obtenant le diplôme d’État en 6 ans.

Le premier cycle (DFGSO) dure 3 ans et valide les bases scientifiques et techniques. Les enseignements incluent l’anatomie, la pathologie et la reconstitution dentaire. Un stage infirmier de 4 semaines est obligatoire. La validation donne le DFGSO, niveau licence.

  • Apprentissage des disciplines fondamentales : biochimie, biophysique, immunologie, histologie et pharmacologie pour comprendre les bases scientifiques de la santé bucco-dentaire
  • Formation aux techniques spécifiques : dentisterie restauratrice, endodontie, prothèse amovible et fixe, implantologie et parodontologie dès la première année d’études
  • Développement des compétences pratiques via des travaux pratiques sur mannequins (fantômes) pour maîtriser les gestes élémentaires en dentisterie
  • Stage infirmier obligatoire de 2 à 4 semaines pour s’initier aux techniques de soins, à l’hygiène hospitalière et aux gestes de premier secours avant les stages cliniques

Le deuxième cycle (DFASO) s’étale sur 2 ans, intégrant l’externat hospitalier. Dès la 4e année, les étudiants traitent des patients sous supervision. La moitié de la formation se déroule en stages. Les externes perçoivent une rémunération.

Le troisième cycle court (6e année) prépare au diplôme d’État. Il inclut un stage de 250 heures en cabinet libéral et un stage hospitalier. La rédaction d’une thèse d’exercice finalise la formation. Ce cycle représente 60 ECTS.

Les stages hospitaliers constituent 1000 à 1100 heures du deuxième cycle. Ils enseignent la gestion des cas complexes et des urgences. Les étudiants collaborent avec d’autres professionnels de santé. En troisième cycle, ces stages occupent 450 heures sur les 850 totales.

L’obtention du diplôme d’État de docteur en chirurgie dentaire

Le diplôme d’État de docteur en chirurgie dentaire est exigé pour exercer légalement. Sans ce titre professionnel, il est interdit de pratiquer les actes réglementés. Il atteste de 6 à 9 ans d’études universitaires validées et d’une thèse soutenue.

Les étudiants passent plusieurs examens théoriques et pratiques. L’épreuve de DLOSCE valide les compétences cliniques. Les EVC (épreuves de vérification des connaissances) évaluent les acquis. Une année de fonctions hospitalières valide les aptitudes professionnelles.

La thèse d’exercice constitue l’aboutissement académique. L’étudiant choisit un sujet en accord avec son directeur. Il doit démontrer ses capacités d’analyse scientifique. Le travail doit être original et rigoureusement documenté.

La soutenance publique rassemble un jury de 4 enseignants-chercheurs. L’étudiant présente son travail pendant 15 minutes, puis répond aux questions. Des remarques peuvent être intégrées à la version finale. L’obtention du diplôme dépend de cette épreuve.

L’inscription à l’Ordre National des Chirurgiens-Dentistes est obligatoire. Elle se fait gratuitement auprès du conseil départemental. Le Code de déontologie encadre les pratiques. Le secret médical et l’égalité de traitement figurent parmi les obligations professionnelles.

Les options de spécialisation après le diplôme

L’odontologie propose trois spécialisations officielles accessibles via internat : orthopédie dento-faciale (ODF), chirurgie orale et médecine bucco-dentaire. Ces diplômes d’études spécialisées (DES) durent 3 à 4 ans après le diplôme d’État et traitent des cas complexes ou de patientèles spécifiques.

L’internat s’accède par un concours national classant organisé par le Centre National de Gestion (CNG). Les candidats peuvent se présenter deux fois maximum. Les épreuves évaluent les connaissances de la 2e à la 5e année. Les résultats déterminent l’affectation selon le classement.

Les spécialités dentaires reconnues, leur durée et leurs débouchés
Spécialité Durée du cycle Proportion des chirurgiens-dentistes
Orthopédie dento-faciale (ODF) 3 ans après le DE 5,7% des professionnels
Chirurgie orale 4 ans après le DE 0,5% des praticiens
Médecine bucco-dentaire 3 ans après le DE 0,2% du corps médical

L’orthopédie dento-faciale corrige les anomalies des dents et mâchoires. Elle optimise la fonction et l’esthétique pour améliorer mastication, phonation et hygiène. Les adultes représentent 30% des patients, attirés par des solutions discrètes comme Invisalign.

La chirurgie orale réalise des actes invasifs comme les extractions complexes de dents de sagesse incluses ou les chirurgies pré-implantaires. Elle traite les pathologies osseuses maxillaires. Cette spécialité nécessite 4 années d’internat après le diplôme d’État.

La médecine bucco-dentaire gère les pathologies des tissus oraux. Elle prend en charge les patients à risques (diabète, cancer) et les affections complexes (caries sévères, érosions). Elle représente 0,2% des praticiens, avec 380 000 cas mondiaux annuels de cancers oraux.

Les qualités et compétences indispensables du dentiste

La dextérité manuelle permet d’effectuer des actes délicats comme l’implantologie ou la chirurgie orale. Elle se perfectionne pendant les 1000 heures de travaux pratiques sur fantômes et patients. Une main ferme évite les erreurs critiques.

Gérer l’anxiété de 50% des patients nécessite des qualités d’écoute active. Le dentiste doit rassurer par le langage corporel (93% de communication non-verbale). Une approche personnalisée réduit le stress sans compromettre la qualité des soins.

La concentration doit être soutenue pendant des actes de 45 minutes à 2 heures. L’endurance physique prévient les erreurs liées à la fatigue. Une bonne hygiène de sommeil et de posture protège la santé du praticien sur le long terme.

  • Maîtrise des techniques chirurgicales avec précision pour les extractions complexes ou les greffes osseuses
  • Capacité d’écoute active pour apaiser les patients angoissés, avec explication claire des protocoles de soins
  • Connaissances solides en pharmacologie pour prescrire des antalgiques ou antibiotiques adaptés aux comorbidités
  • Capacité à maintenir une concentration optimale pendant des actes longs, avec gestion du stress en cabinet

Le développement professionnel continu (DPC) impose 20 heures/an de formation. Les dentistes doivent suivre les progrès en orthodontie invisible ou en chirurgie guidée par ordinateur. Cette mise à jour constante garantit une pratique actuelle.

L’organisation quotidienne dépend de checklists rigoureuses. Les protocoles de stérilisation doivent être suivis à la lettre. Une gestion méthodique du planning optimise l’efficacité sans sacrifier la qualité des soins.

Les missions et le rôle du chirurgien-dentiste

Le diagnostic bucco-dentaire repose sur l’examen visuel, les sondes, la palpation et les radiographies. Les examens détectent caries, déchaussements et pathologies précocement. Les radiographies panoramiques ou CBCT révèlent des lésions invisibles à l’œil nu. Un bilan complet guide un traitement personnalisé.

Les pathologies courantes incluent les caries, gingivites et abcès. Leur traitement combine détartrage, obturations et prescriptions. Les actes courants représentent 80% de l’activité. Les soins conservateurs préviennent complications futures coûteuses.

La prévention commence par des conseils d’hygiène bucco-dentaire. Les fluorurations et scellements fissuraires protègent les enfants. Les rappels professionnels espacent les urgences. La santé bucco-dentaire réduit les risques cardiovasculaires.

Les urgences dentaires incluent fractures, luxations et douleurs aiguës. Le traitement rapide soulage les patients en détresse. Les extractions et soins immédiats évitent complications. Les gardes assurées par les confrères gèrent les cas imprévus.

La réhabilitation remplace dents absentes par implants, ponts ou prothèses. Les techniques modernes rétablissent fonction et esthétique. Les implants osseointégrés offrent stabilité et confort. La planification digitale garantit des résultats précis.

Le suivi personnalisé adapte les bilans à chaque patient. Les contrôles espacés selon les risques dentaires. Les patients à risques obtiennent des rendez-vous rapprochés. La continuité des soins optimise la santé bucco-dentaire.

Les compétences techniques incluent la maîtrise du fauteuil, du microscopique et des logiciels de planification. La précision garantit des soins efficaces. Les outils modernes améliorent diagnostics et traitements. La formation continue perfectionne ces aptitudes.

Devenir chirurgien-dentiste exige un parcours structuré (PASS/LAS, 6-9 ans) et des compétences techniques/humaines. Priorisez la préparation au concours et le développement de votre dextérité dès maintenant : chaque étape franchie vous rapproche d’un métier en demande constante. La rigueur paie – votre avenir dans le soin bucco-dentaire commence avec une seule décision : celle de démarrer.

FAQ

Quel est le salaire moyen d’un dentiste ?

Un dentiste gagne en moyenne entre 5 000 et 6 000 euros brut par mois, soit un salaire annuel brut de 60 000 à 72 000 euros. Pour un profil débutant, la rémunération moyenne se situe entre 4 000 et 4 500 euros brut mensuels, tandis qu’un dentiste expérimenté peut atteindre 7 000 à 8 000 euros par mois.

Il n’existe pas de grille salariale fixe dans la profession, et la rémunération peut varier selon la spécialisation ou l’intégration dans un cabinet de renom. Bien que certains soins soient encadrés, le dentiste peut ajuster ses dépassements d’honoraires, ce qui influence directement le revenu.

Combien coûte l’étude pour devenir dentiste ?

Le coût des études pour devenir dentiste est considéré comme élevé. Pour un étudiant non boursier en deuxième année, le montant moyen déboursé s’élève à 3 949 euros, incluant un coût général moyen de 2 969 euros (logement, assurances, frais de vie courante, droits d’inscription) et 980 euros pour l’acquisition du matériel nécessaire aux études d’odontologie.

Ces coûts varient significativement selon les régions et les universités. Par exemple, les loyers peuvent doubler entre certaines villes, et les frais de matériel peuvent aller de 0 à 3 365 euros. Au total, le coût annuel d’une année de formation en odontologie est estimé à osciller entre 20 000 et 30 000 euros.

Quels sont les débouchés après le diplôme ?

Après l’obtention du diplôme de docteur en chirurgie dentaire, la voie la plus courante est l’exercice libéral en cabinet de ville, représentant environ 90% de la profession. Les jeunes diplômés peuvent commencer par des remplacements pour acquérir de l’expérience avant de s’installer seuls ou de choisir le travail en groupe avec d’autres confrères. L’exercice salarié est également possible, notamment à l’hôpital ou au sein de cliniques dentaires.

La poursuite d’études via l’internat permet d’accéder à des spécialisations officielles comme l’orthopédie dento-faciale, la chirurgie orale ou la médecine bucco-dentaire. La formation continue est essentielle tout au long de la carrière pour se spécialiser davantage (pédodontie, endodontie) ou s’orienter vers des carrières hospitalo-universitaires, l’expertise ou la recherche.

Le diplôme est-il reconnu à l’étranger ?

Le diplôme de dentiste obtenu en France bénéficie d’une reconnaissance automatique au sein de l’Union Européenne (UE) et de l’Espace Économique Européen (EEE), grâce à une réglementation européenne harmonisant les conditions minimales de formation. Un *Arrangement en vue de la Reconnaissance Mutuelle (ARM) facilite également l’exercice au Québec.

Pour les pays situés en dehors de l’UE, de l’EEE et du Québec, la reconnaissance du diplôme français n’est pas automatique. Elle dépend des législations nationales de chaque État, qui peuvent exiger des démarches d’équivalence, des examens complémentaires ou des périodes d’adaptation pour valider les qualifications.

par Valentin

Je m’appelle Valentin, et je suis passionné par la finance et le monde de l’entreprise. J’aime analyser les tendances économiques et comprendre les mécanismes qui font bouger le secteur des affaires. À travers mes articles, je cherche à rendre accessibles des sujets parfois complexes, en partageant des conseils pratiques et des stratégies efficaces.